De contacts en contacts nous nous retrouvons dans un centre de formations pour le tissage traditionnel. Avec des aides financières de Suisse Contact, la directrice du centre arrive à former de jeunes filles durant 3 ans et leur permettre d’avoir un avenir et de préserver un métier traditionnel. Les machines coûtent chères mais le centre est bien doté. Les pagnes, les couvertures et les foulards tissés sont magnifiques et sont le fruit d’un travail de longue haleine. Pour une idée, une machine à coudre coûte 75000 CFA ( environ 110 euros), une machine à broder 450000 CFA ( 680 euros), un métier à tisser vertical ou horizontal 120000 CFA (180 euros) et une grand métier à tisser 1 million 500000 (2200 euros). Ces sommes représentent beaucoup pour ici, mais la directrice rentabilise au maximum ces machines et donne un avenir possible à beaucoup de jeunes filles à travers ce centre.
Nous visitons aussi un centre d’apprentissage, qui permet d’offrir un diplôme reconnu à des jeunes dans divers métiers manuels. Le centre comprend des cours de maçonnerie, de mécanique 2 roues et de couture. Bientôt ils espèrent ouvrir des classes de menuiserie aussi. Les élèves (« apprenants » comme ils disent), passent quelques semaines dans le centre avec des cours théoriques et pratiques et font ensuite des stages chez des patrons. Il est fou de constater que 5 ans auparavant, il n’existait aucun diplôme de ce genre pour les métiers manuels. Bien sûr des jeunes étaient former, mais uniquement avec un patron et n’avaient à la fin aucun diplôme, simplement une bonne expérience. Un mécanicien pouvait donc être excellant, mais sans aucun niveau théorique et peut-être même sans être aller à l’école pour apprendre un peu le français. Le centre d’apprentissage combine donc la théorie et la pratique et permet aux élèves de sortir avec un bon niveau et un diplôme reconnu par l’état, normal non !!!
Tanougou
Pour terminer le bénin en beauté, nous partons à la découverte du nord, près du parc national du Penjari. Comme la saison des pluies a commencer, nous n’allons pas entrer dans le parc à la découverte des animaux mais allons passer 2 jours tranquilles près de cascades magnifiques. Nous découvrons alors une région verdoyante et de superbes maisons en terre formants de magnifiques villages. Les cultures poussent et les gens travaillent aux champs. C’est la grande période pour les cultures.
Nous avons la chance de voir le marché du village s’animer et sommes toujours autant surpris de la distance que peuvent parcourir les femmes pour aller vendre au marché. Certaines marchent plusieurs heures sous le soleil portant enfants au dos et d’énormes charges sur la tête. C’est pourquoi les marchés s’animent souvent plutôt vers midi, laissant le temps à tout le monde d’arriver de toute la région.
En rentrant vers le camion, nous rencontrons une femme burkinabé qui rentre chez elle avec ses 2 enfants et ses minis courses. Elle aura dépensé 300 CFA (50 centimes d’euros) pour trois jours de condiments.3 maggi cubes, quelques feuilles pour la sauce et des haricots. Avec le maïs qu’elle a à la maison elle pourra faire le tô…et voilà. C’est dans ces moments là qu’on se rend vraiment compte de quoi vivent les gens. Je lui prends le petit qui s’endore dans mes bras et Toff prend sa bassine pour l’aider un peu et nous la raccompagnons chez elle, quelques maisons en terre au milieu des champs de maïs. Elle se débrouille un peu en français et nous dit qu’elle est contente car c’est la première fois qu’elle discute avec des blancs. Un échange simple qui nous a fait autant plaisir à nous qu’à elle.